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👋👋🤞FINEMENT CON💭 — 12

Dernière mise à jour : 27 avr. 2020

Jour — 12

Par Clément 🦋

Parce que sa fragilité est réellement sa plus grande force, je vous présente aujourd’hui :

Steven Cohen — Chandelier (to bring to light)

Le travail du Sud-Africain Steven Cohen met en exergue la pluralité de l’identité face aux normes, tabous et idéaux des sociétés. Il se définit lui même comme blanc, mâle, juif et homosexuel.

Costume raffiné, maquillage sophistiqué, marche et mouvements délicats sont les maîtres mots de ses performances. L’idée c’est de choquer pour révéler les failles et pour tenter d’éclaircir ce monde enfoui sous les couches de la fausse bienséance.

Quand il se recouvre le visage de maquillage, il dit qu’il met son masque uniquement pour cacher sa peur. Car oui, ce que fait Steven Cohen, c’est prendre des risques. Et ça lui fait peur. Ces actes ne sont pas plaisant à faire, mais il se sent obligé de les faire. Car son rêve, c’est que les personnes queer naissent dans un monde qui est aussi construit pour elles. Être queer, c’est ce qui le rend différent, mais différent au même titre que l’autre est différent. Et tant que cette société n’advient pas, il continuera à se mener la vie dure.🌈✊


Dans la performance Chandelier, Steven Cohen marche dans un townships (quartiers pauvres et sous équipés réservés au non-blanc) de Johannesburg (Afrique du Sud) en train d’être détruit par des employés municipaux et vêtu d’un chandelier-tutu clinquant, de talons noirs très hauts et d’un maquillage arborant l’étoile juive. ✡️

Ici, dans un pays encore marqué par l’Apartheid, l’artiste crée un complet contraste entre son identité et l’espace où il déambule. Il vient littéralement mettre en lumière les endroits défavorisés et privés parfois d’électricité par une provocation douce. Prompt aux déséquilibres, il met en avant la fragilité et le danger de son action en venant sublimer la douleur sociale. Le corps comme symbole de l’être devient alors un marqueur politique puissant. C’est l’ultime épreuve de la tolérance sur la société.

Aussi, l’action de la marche, aussi simple paraît-elle, ne l’est pas. L’artiste dit que c’est "spectaculaire". C’est ce qui nous définit en tant qu’humain. Le simple fait de marcher devient une danse qui célèbre le fait d’être en vie. Dans chacune de ses performances, il explore différentes manières de marcher à partir de trois éléments : la hauteur, le poids et le fait de marcher seul.🚶‍♂️

Et si l’on pourrait croire que le costume est ce qu’il y a de plus important dans ses performances, il vous répondra le contraire : pour lui, ce n’est pas ce qu’on porte qui est important, mais c’est ce qu’on enlève.

Les oeuvres de Steven Cohen subliment les violences et les contradictions de nos sociétés par la beauté et la délicatesse. Elles sont douloureuses à regarder tout autant que magnifiques car elles transcendent toutes les barrières liées à son identité. Il espère que ses oeuvre sèment des graines de conscience dans l’optique d’une (r)évolution.


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