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🖖👋✋🖕FINEMENT CON 💭 — 16

Dernière mise à jour : 27 avr. 2020

Jour — 16

Par Clément😈

Parce que cette performance est un exemple percutant (même saignant en fait!) du body-art des années 70 et qu’une fois n’est pas coutume, révisons nos classiques : Chris Burden - Shoot - 1971 💥🔫


Chris Burden est un artiste américain né en 1946 à Boston. Il part faire ses études en Californie, fuyant la scène foisonnante du Pop-Art de New-York des années 60 et se tourne immédiatement vers la performance. Pour son épreuve de diplôme en 1971, l’artiste s’enferme pendant 5 jours dans un casier d’étudiant : le scandale est créé et il réussit de justesse à obtenir son diplôme. Mais il ne s’arrête évidement pas là. ⛔️

Quelques mois plus tard, l’artiste demande à un ami de lui tirer dessus avec une arme à feu. C’est Shoot. Le nom de l’oeuvre porte déjà les marques d’un ordre, d’une injonction : « Tire ou c’est moi qui le fait ». C’est une démonstration de force, de virilité. 💪 Pour lui, une chose est sûre : l’art n’est pas fixe mais éphémère et il doit être en lien avec le changement social, politique et environnemental. Les mass-médias s’emparent de l’oeuvre en faisant de lui un martyr et un masochiste morbide.📰 Mais ce statut là ne l’intéresse absolument pas et ce ne sont aucunement les raisons pour lesquelles il réalise cet acte. Le choc n’est utilisé que pour ses visées cathartiques et il cherche à mettre en avant des tensions liées à des jeux politiques. Contestataire donc, mais pas que. Il utilise la peur et la douleur pour « dynamiser » la situation, la rendre palpable et banale dans l’optique de la rendre réelle. Il considère la performance comme une sculpture associée à la notion de temps et dira simplement « A cet instant, j’étais une sculpture ».

Dans cette performance il n’est aucunement question qu’il soit tué. Tout est calculé. En aucun cas, il cherche à faire du sensationnel. La plupart du temps, les gens présents sont ceux qui l’aident à la réalisation. D’ailleurs, il n’y a que très peu de traces de cet oeuvre seulement quelques photographies, une courte vidéo et surtout beaucoup de bruit !🗣

C’est ce qui est intéressant dans la performance, c’est justement ces légendes qui l’entourent. Très peu de gens y assistent. La plupart du temps, ce qui nous reste ce sont des récits, des souvenirs très probablement altérés par les émotions et les sensations. La performance s’écrit avec la mystification qu’elle induit. C’est le cas, poussé à l’extrême, de son oeuvre « Porté disparu, les 22 – 24 décembre 1971, j’ai disparu pendant trois jours sans laisser d’informations à quiconque. Pendant ces trois jours, les lieux que j’ai traversés étaient inconnus ». Il n’y a aucune trace. Aucune.😶

La performance est éphémère et ne se reproduit pas, elle se vit : c’est un "one shoot" !


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