top of page

đŸ–đŸ€šâœ‹đŸ€ŸFINEMENT CON💭 — 18

DerniĂšre mise Ă  jour : 27 avr. 2020

Jour — 18 ⏱

Par ClĂ©ment ✊

Parce que son travail est un jeu incessant et perpĂ©tuel, je vous prĂ©sente aujourd’hui : Esther Ferrer, Las Cosas & Le chemin se fait en marchant


Esther Ferrer naĂźt en 1937 Ă  Saint SĂ©bastien en Espagne sous la dictature de Franco. ProfondĂ©ment anarchiste et engagĂ©e, elle dira que, de toute façon, « lorsqu’on vit sous une dictature, tout devient politique ». Son art ne s’inscrit pas dans une forme d’art/production mais plutĂŽt dans l’art/action, c’est Ă  dire une pratique de l’éphĂ©mĂšre. ☁


L’artiste travaille avec son propre corps. Non pas sous l’idĂ©e de l’autoportrait, mais plutĂŽt parce que c’est l’outil qu’elle a toujours avec elle. Aussi car nous sommes juste avant les rĂ©volutions fĂ©ministes des annĂ©es 68 et qu’elle trouve dans son corps de femme l’opportunitĂ© de l’utiliser comme porteur d’un message. Ainsi, ses premiĂšres performances sont clairement fĂ©ministes et critiquent l’image de la femme dans la sociĂ©tĂ© en prenant son propre corps comme une mesure.

Toujours trĂšs minimaliste, l’artiste dira que ses oeuvres prĂ©fĂ©rĂ©es sont celles oĂč elle n’a besoin de rien ou de presque rien. 👌 C’est le cas des performances Las Cosas. En s’inspirant du tableau de JĂ©rĂŽme Bosch Extraction de la pierre de la folie, elle positionne des « choses » sur sa tĂȘte, comme une pierre, des livres, un entonnoir (qui en espagnol signifie la folie!) et reste immobile crĂ©ant ainsi des figures vivantes, des allĂ©gories rĂ©elles. L’idĂ©e avec son oeuvre, ce n’est pas de susciter l’émotion chez le spectateur, mais de rĂ©veiller son intelligence. MĂȘme si aujourd’hui la plupart des oeuvres semblent vouloir viser l’inverse, elle reste fidĂšle Ă  son ambition. Elle ne cherche jamais Ă  Ă©tonner ou Ă  impressionner le public. Son objectif n’est pas de faire des choses extra-ordinaires comme on pourrait souvent le penser pour les artistes de performance. Non. Elle propose une oeuvre simple, que tout le monde pourrait faire et qui Ă©voque des idĂ©es. ⏰


L’anarchisme est pour elle une maniĂšre d’interroger la responsabilitĂ© de chacun dans ses actes quotidiens, envers soi-mĂȘme, envers les autres. Dans sa performance Le chemin se fait en marchant, elle dĂ©roule un morceau de scotch en marchant dessus crĂ©ant ainsi une cartographie de sa marche dans la ville. Le titre de cette performance s’inspire du poĂšte Antonio Machado qui dĂ©veloppe l’idĂ©e que le temps avance sans jamais retourner en arriĂšre et que le voyage se trouve Ă  cet endroit prĂ©cis. La notion du temps est trĂšs prĂ©sente dans le travail d’Esther Ferrer. Dans ses propositions, elle nous dĂ©pose l’idĂ©e que chaque acte est unique et que nous ne pouvons en aucun cas revenir en arriĂšre. C’est pour cette raison qu’elle cherche Ă  retranscrire ici avec le scotch et beaucoup de lĂ©gĂšretĂ©, l’idĂ©e d’un temps qui s’écoule Ă  travers la marche. đŸš¶â€â™€ïž


Avec une rigueur de l’absurde, le travail minimal et plein d’esprit d’Esther Ferrer inspire et nourrit une sensibilitĂ© engagĂ©e et profondĂ©ment humaniste. Elle dit : « Rire de soi-mĂȘme et de ce que l’on fait. Faites comme moi, amusez-vous ! » 😉


Site internet de l’artiste : http://estherferrer.fr/fr/

VidĂ©o d’une performance Las Cosas en 1993 :

Vidéo de Le chemin se fait en marchant à Jérusalem en 2011 :

Interview pour son exposition au MacVal en 2014 :


Komentarze


bottom of page