Jour â 21â±
Par Marjorieđš
Parce qu'il y a parfois besoin de faire le vide pour accueillir de nouveau les choses, voici :
John Cage avec 4'33 - 1952
đŒ John Cage, connu comme compositeur, rassemble une Ćuvre dont lâinfluence sâĂ©tend au-delĂ du seul champ musical. Il refuse la catĂ©gorisation et transpose les gestes d'une discipline Ă l'autre. Plus que des formes, des systĂšmes ou des techniques mis en Ćuvre, câest au travers dâune posture, dâune maniĂšre de considĂ©rer le rĂŽle de lâartiste dans la sociĂ©tĂ© qu'il se place aux frontiĂšres des genres artistiques et de la vie. Il influencera de nombreux artistes par cette dĂ©structuration des codes des pratiques.
đ La performance 4'33 est basĂ©e sur une partition vierge de toute note musicale. 4 minutes et 33 secondes de « silence » durant lesquelles John Cage veut nous faire prendre conscience de l'environnement. C'est la partition qui est en silence mais l'environnement doit-il rester silencieux ? John Cage dit que « le silence n'existe pas ». Pour lui, il se passe dĂ©jĂ des choses dans ces espaces : bruits et sons. đ Le morceau a Ă©tĂ© Ă©crit en principe pour le piano et est structurĂ© en trois mouvements principaux. Sur la partition, chaque mouvement est prĂ©sentĂ© au moyen de chiffres romains (I, II & III) et est annotĂ© TACET («il se tait» en latin), qui est le terme utilisĂ© dans la musique occidentale pour indiquer Ă un instrumentiste qu'il doit rester silencieux pendant toute la durĂ©e du mouvement. Dans cette performance, le pianiste David Tudor arrive, s'installe, ouvre le couvercle du clavier, et pour commencer la partition il referme le couvercle et dĂ©pose un chronomĂštre dessus. Entre chaque mouvement on comprend qu'il passe au suivant en rĂ©-ouvrant et en refermant le couvercle. A la fin du dernier mouvement il se lĂšve et s'en va. đč
Ćuvre expĂ©rimentale, John Cage tend vers une forme pure et brute, un moment Ă vivre et Ă ressentir, presque quelque chose qui trouble par subtilitĂ©. Cette piĂšce, tout comme beaucoup des Ćuvres de Cage sont des actes dont il dit qu'on ne connait pas l'issue. En accueillant de ce fait le hasard et l'accident : tout peut arriver.
Nous sommes proche de l'abstraction, faire le vide pour se laisser traverser.
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