🙌🙌🤙🤙FINEMENT CON💭 — 24

Jour - 24⏱

Par Clément🎤

Parce que Céline Dion, c’est la vie, je vous présente aujourd’hui :

Ophélie Demurger - Céline et moi sur fond vert - 2016-2019

(Oui c’était une introduction très recherchée!)

Ophélie Demurger est une jeune artiste française née en 1994 et diplômée des Beaux-Arts de Lyon en 2018. Dans un jeu de reconstitution, elle vient s’interroger et nous interroger sur les représentations féminines dans le star-system.⭐️ Femme, fan, star, artiste,… elle jongle sans cesse entre ces différents rôles, les mélangeant parfois pour s’y perdre un peu, afin de laisser place à une incarnation plus profonde des figures féminines qui ont construit notre imaginaire commun. Elle le fait à son échelle et aussi bien qu’elle le peut, dans une position modeste néanmoins créative. Parfois, le processus est plus long, comme par exemple pour Side B of Stay où elle doit porter des extensions de cheveux durant des semaines afin d’obtenir la même coupe de cheveux que Rihanna. 💇‍♀️

Elle vient analyser les clips-vidéo à la loupe et en décortique les moindres détails afin de pouvoir reproduire au plus proche cette machinerie. Et c’est bien là que ce place son travail, construire pour déconstruire. Pour ne pas se laisser berner par la séduction auxquelles ces représentations nous exposent tout en s’autorisant à aimer, en tout cas à essayer de comprendre, cet empowerment féminin contemporain avec les icônes d’hier et d’aujourd’hui. 💪

Puisque c’est une jeune artiste, il n’y a pas encore une multitude d’écrits sur sa pratique (et tant mieux!). Je vais donc écrire sur la performance qu’on a pu voir (2 fois!) au palais de Tokyo en avril 2019 lors du festival Do Disturb! : Céline et moi sur fond vert.

Un espace, fond vert.✅ Des objets : un vidéo projecteur, un table avec des bijoux, des gouttes à mettre dans les yeux, un portant avec différents habits et différentes chaussures, une perche à selfie et un téléphone. Elle entre dans l’espace habillée en noir, allume les lumières. S’installe à la table, mets des perles aux oreilles, se maquille, se recoiffe et met une bague comme Céline. 💄Elle met un tailleur et des escarpins noirs.👠 Elle s’installe sur la chaise, se fait couler des larmes. Prend la perche à selfie, allume la caméra du téléphone. Fait un signe de tête au technicien de lancer le clip sur le projecteur vidéo et mettre en place la surimpression en direct de son visage sur celui du clip de « Je sais pas » de Céline Dion. Se recentre, prend une respiration et c’est parti.🤳

Chaque geste, chaque mouvement de caméra est produit avec une précision à en couper le souffle. Nous le savons, nous le voyons, ce n’est pas Céline Dion en face de nous mais bien Ophélie Demurger qui vient déconstruire le mythe du montage, du mouvement de caméra, du filtre en noir et blanc,… pour nous révéler une forme moins séduisante, plus proche de la réalité quoique extrêmement orchestrée, presque mécanique. Finalement, je me rends compte que je suis attendri par cette performance, parce que c’est Céline Dion ? Parce que c’est une chanson triste ? Parce que l’incarnation par Ophélie est touchante ? Parce que le dispositif est modeste ? Parce que, derrière tout cela, il n’en reste pas moins beaucoup d’humour ?

Je ne sais pas, peut être un peu tout cela à la fois. Elle provoque un trouble dans les perceptions et les émotions que l’on peut ressentir face à ces icônes, presque religieuses. Elle me fait me rendre compte de cette construction du genre « star », je le vois en direct, sous mes yeux.👀

On en redemande presque, on veut être sur de ce qu’on a vu ! On veut en rire, on veut le faire à sa place. Nous aussi on a envie de devenir Céline, juste le temps d’un clip vidéo !

Ophélie Demurger, affaire à suivre…!

- Site internet : https://opheliedemurger.com

- Instagram : https://www.instagram.com/opheliedemurger/

- Vimeo où vous pouvez retrouver des extraits : https://vimeo.com/opheliedemurger