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đŸ™ŒđŸ™ŒđŸ€™đŸ€™â˜ïžFINEMENT CON💭 — 25

DerniĂšre mise Ă  jour : 27 avr. 2020

Jour - 25⏱

Par MarjorieđŸ’«

C'est un processus performatif que je vous présente avec l'artiste

Roman Opalka - 1965 / 1-∞


🧐 Artiste franco-polonais, Roman Opalka travaille depuis toujours le rapport au temps qu'il tente de reprĂ©senter en peinture. Plus encore, il cherche Ă  rendre perceptible un temps irrĂ©versible. En 1965, son projet devient l’Ɠuvre de toute sa vie : reprĂ©senter l’écoulement inexorable du temps dans un processus performatif. « Ma proposition fondamentale, programme de toute ma vie, se traduit dans un processus de travail enregistrant une progression qui est Ă  la fois un document sur le temps et sa dĂ©finition. Une seule date, 1965, celle Ă  laquelle j’ai entrepris mon premier ''DĂ©tail''. »

⏳ Voici son protocole : Tous les jours il va peindre sur des toiles des chiffres en partant de 1 jusqu'Ă  l'infini, ou plutĂŽt l'indĂ©fini. Sur la premiĂšre toile, le fond a Ă©tĂ© prĂ©parĂ© en noir et il inscrit Ă  la peinture blanche en haut Ă  gauche le chiffre 1 au moyen d’un pinceau n°0. 🖌 Il dĂ©roule ensuite les nombres successifs jusqu’au bas droit de la toile en saturant la surface du tableau. Leur suite se continue sur les toiles suivantes, de format identique, constituant les DĂ©tails d’une Ɠuvre totale dont il ne sait pas quand elle s'achĂšvera. Le fond de chaque toile s’éclaircit de 1% de blanc par rapport Ă  la prĂ©cĂ©dente de sorte que, Ă  la fin, Ă  la disparition d’Opalka, les chiffres s’inscrivent en blanc sur blanc: « Il faut prendre la mort comme rĂ©elle dimension de la vie. » ⚰ Lorsqu'il peint, OpaƂka s'enregistre sur bande magnĂ©tique, lisant, en polonais, les nombres qu'il est en train de peindre. Et Ă  la fin de chaque sĂ©ance de travail, derniĂšre Ă©tape de son protocole, il se prend en photo sur fond blanc de la mĂȘme maniĂšre tous les jours. Ce rituel est pour lui une façon de rendre encore plus visible la dimension physique et humaine de son travail et l’écoulement du temps sur lui-mĂȘme. ⌛ S’il s’absente de son atelier, Opalka poursuit sa progression de nombres, Ă  la plume et Ă  l’encre noire sur des feuilles de papier : ses cartes de voyage.

🕕 L’Ɠuvre se termine le 6 aoĂ»t 2011. Elle a durĂ© 46 ans, se compose de 231 toiles, de milliers d’autoportraits et d’heures d’enregistrement. Elle s’est conclue sur le chiffre 5 607 249.

Par ce processus performatif de toute une vie, Opalka transmet une Ɠuvre qui est autant un tĂ©moignage sur le temps qu'une recherche de sa dĂ©finition en faisant d'une Ɠuvre toute sa vie, et de sa vie une Ɠuvre.


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