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🙌🙌🖖👎FINEMENT CON💭 — 26

DerniĂšre mise Ă  jour : 27 avr. 2020

Jour 26⏱

Par ClĂ©mentđŸ€·â€â™‚ïž

Parce que son oeuvre me questionne et me remplit de paradoxe, je vous parle aujourd’hui de : Vanessa Beecroft đŸ‘Żâ€â™€ïž


NĂ©e en 1969 Ă  GĂšnes en Italie, Vanessa Beecroft expose pour la premiĂšre fois en tant qu’artiste en 1993 son Books of food qu'elle rĂ©dige compulsivement depuis plusieurs annĂ©es et qui rapporte de façon obsessionnelle la liste de tous les aliments qu'elle ingurgite repas aprĂšs repas, ainsi que des commentaires relatifs aux sentiments destructeurs que cette nourriture suscite en elle. Par cette oeuvre, elle met en place les principes d’un travail dont le contrĂŽle du corps et de l’image de la femme est au centre. đŸ‘Żâ€â™€ïžđŸ‘Żâ€â™€ïž

De façon gĂ©nĂ©rale, elle travaille avec le corps de la femme sous forme d’accumulation des silhouettes. Un corps mannequin, filiforme, beau, prĂȘt pour les podiums. Elle traite ses performances comme des tableaux vivants. DĂšs « VB01 », elle met en place plusieurs principes : les filles ne doivent pas parler, ne doivent pas sourire, ne doivent pas regarder les gens dans les yeux ou crĂ©er quelconque relation avec le spectateur. Elles ne doivent pas trop bouger. Si elles sont fatiguĂ©es, elles ont la possibilitĂ© de s’asseoir, puis lorsqu’elles le peuvent, se remettre debout. Seule leur prĂ©sence Ă©trange et solitaire, nue ou accessoirisĂ©e (comme VB35 Show au Guggenheim de New York oĂč les modĂšles portent des hauts talons et des bikinis Gucci) crĂ©e l’oeuvre.đŸ‘Żâ€â™€ïžđŸ‘Żâ€â™€ïžđŸ‘Żâ€â™€ïž

Les discours sur cette oeuvre se contredisent Ă©normĂ©ment. On pourrait y voir une critique fĂ©ministe de l’image de la femme, presque alien tant les silhouettes semblent ĂȘtre les mĂȘmes, conformĂ©es, usant des stĂ©rĂ©otypes machiste Ă  outrance. Et d’un autre cĂŽtĂ©, le discours de l’artiste semble s’en tenir Ă  la volontĂ© de crĂ©er une image lisse, rentrant en contraste lors des vernissages avec les gens qui se sont apprĂȘtĂ©s. Aussi, petit Ă  petit, son objectif est de trouver les sponsors les plus prestigieux et d’entrer dans le monde de l’entertainement et de la mode : Channel, Louis-Vuitton, Kayne West,
 Et puis lorsqu’on la critique pour son sexisme, sa seule rĂ©action est de faire la mĂȘme chose avec des modĂšles masculinsâ€ŠđŸ‘Żâ€â™‚ïžđŸ‘Żâ€â™‚ïžđŸ‘Żâ€â™‚ïžđŸ‘Żâ€â™‚ïžđŸ‘Żâ€â™‚ïž

Comme l’impression d’ĂȘtre devant un piĂšge : une sĂ©duisante imagerie lisse et parfaite mais avoir une soudaine envie de vomir. Je pourrais Ă©normĂ©ment parler de l’oeuvre que je trouve passionnante. Malheureusement, le discours de l’artiste s’apparente plus Ă  du marketing qu’à un engagement profond. Tout le monde n’est pas Madonna lorsqu’elle justifia ses fesses Ă  l’air dans une robe Givenchy pour le gala du Metropolitan Museum comme “un choix politique pour changer l’histoire” !



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