top of page

👐🙌🤝🤘FINEMENT CON💭 — 32

Jour 32

Par Clément🍷

🍟Parce qu’entre faire la queue à la réouverture des drives de McDonald et communier lors d’une cérémonie religieuse avec du boudin fabriquer à partir de sang humain il n’y a qu’un pas, je vous présente ce soir :

Michel Journiac


Figure emblématique de l’art corporel français avec ORLAN et Gina Pane, Michel Journiac fait des études de philosophie et de théologie pour s’orienter ensuite vers l’art. Pour lui, le corps de l'autre ne se rencontre qu’à travers des rituels qu’il utilise pour interroger, révéler ou dénoncer.

Il prend à partie son propre corps comme essence de la création. Le corps n’est pas uniquement un sujet, il est un moyen de transmettre, il est matière.💩


Durant tout son parcours, il n’a de cesse d’incarner différent rôle, différente personne ou personnalité afin de mettre en lumière les failles de l’être-humain et les tabous de notre société.

⛪️🙏C’est le cas de sa performance la plus connue Messe pour un corps en 1969 où il se travestit en prête et fait communier le public avec son propre sang qu’il a préparé sous forme de boudin. "Ceci est mon corps", littéralement. Le spectateur est au centre du questionnement dans cette oeuvre car il fait « corps » avec l’artiste. Par cette cérémonie religieuse, l’artiste représente, selon ses propres termes, "l'archétype de la création" : l'Homme se nourrissant de lui-même et des hommes se nourrissant de l'artiste. Le travail de Journiac permet au corps de passer d'un état passif, rendu obligatoire par la société de consommation, à l'état actif. Ce corps actant de l'artiste, qui dérange quelquefois, oblige le spectateur à ouvrir les yeux et fait éclater les carcans dans lesquels la société nous enferme.


👗Dans 24 heures dans la vie d’une femme ordinaire, action photographique de 1974, l’artiste vient incarner une femme en recréant par la photographie et le travestissement, des instants de vie féminin de l’après guerre qu’il appelle Réalités comme « le retour du mari »,« la vaisselle » ou encore « la maternité ». Et, comme par contraste, il vient aussi poser la question du désir dans ce qu’il appelle les Phantasmes, avec une femme plutôt époque 70 qui se rêve en mariée, en putain, en cover-girl et qui s’imagine dans les bras d’un playboy. A travers ces clichés, il vient pointer du doigt la condition de la femme et les rituels sociaux dans lesquels la femme tout autant que l’homme se sont pris eux-mêmes au piège. "En piégeant la femme, l’homme se piège aussi".🐁


Le travestissement est, chez lui, un moyen de venir parodier la société. Mais on est loin de la plaisanterie. Son humour est grinçant, caustique,… presque désespéré. C’est un acte pour lui-même et pour s’affranchir du genre. Son art est subversif et dérangeant. Sa poétique repose essentiellement sur une souffrance de l’inéquation, d’un corps voir d’un être jugé comme différent. Il matérialise l’interdit, il en fait quelque chose de l’ordre du possible. C’est un artiste de la révolte : révolutionnaire autant dans son approche artistique (Cindy Sherman s’inspire beaucoup de son travail) que dans les sujets qu’il aborde comme l’homosexualité, le sida, le genre.


A nous, à notre révolte maintenant !

Poétiquement vôtre.


bottom of page