Jour 34â±
Par ClĂ©mentđ€€
Parce quâen ces temps de confinement, il faut reconsidĂ©rer les limites des institutions artistiques pour ouvrir de nouveaux champs dâexpĂ©rimentations je vous prĂ©sente : Les gens dâUterpan avec Parterre
đ«Les gens dâUterpan â Annie Vigier et Franck Apertet, questionnent les normes et les conventions qui rĂ©gissent lâexposition et le spectacle vivant. Ils se disent chorĂ©graphes, car ils viennent de la danse et ont inĂ©vitablement un regard de chorĂ©graphe mais aujourdâhui, ils agissent plus dans le champs de lâart contemporain. Ils se positionnent entre la danse et les arts plastiques avec des apports critiques venant de lâun et de lâautre. Ils analysent, posent et Ă©tablissent les conventions en jeux dans le contexte dans lequel ils agissent afin de venir jouer avec ces rĂšgles pour ouvrir de nouveaux espaces Ă la crĂ©ation. Ils se placent dans le champs de lâexpĂ©rimentation, inhĂ©rent Ă la performance artistique. đšâđš
Ils activent ce quâils appellent des stratĂ©gies. Ces stratĂ©gies sont comme des rĂ©ponses, en tout cas des objectifs Ă atteindre tout en incluant par lâanalyse trĂšs prĂ©cises, le contexte global dans lequel ils agissent.đ
đDans Parterre, il sâagit dâinterfĂ©rer librement dans un programme prĂ©Ă©tabli sans que le lieu investi nâen soit averti. Lâoeuvre se dĂ©roule sur un gradin, les activateurs (= performeurs) achĂštent les places de spectacle pour passer totalement inaperçus du public et de lâinstitution. Lorsque les gens sont encore en train de sâinstaller, avant le spectacle, les activateurs se lĂšvent, se placent devant le public et annoncent le nom de la piĂšce, le nom du chorĂ©graphe et le nom du commanditaire. Puis ils montent tout en haut du gradin, vĂȘtus de leurs habits de tous les jours et viennent rouler sur le public. Une fois en bas, ils enlĂšvent leurs vĂȘtements pour se retrouver nus et rĂ©itĂšrent lâopĂ©ration, sans un vĂȘtement. Câest Ă ce moment lĂ que, bien souvent, la performance se fait arrĂȘter par les gens du thĂ©Ăątre ou de la sĂ©curitĂ© car strictement personne nâest au courant du moment oĂč lâoeuvre va ĂȘtre activĂ©e !đđ En effet, lorsque cette performance est commandĂ©e, il est Ă©crit sur le contrat que le commanditaire accepte de ne pas savoir quand, ni oĂč cette oeuvre va se produire. En cela, les artistes questionnent la relation entre le programmateur et lâartiste mais aussi, dans lâaction directement, remettent le public dans son libre arbitre. Lâespace dâun instant, il y a quelque chose qui sâouvre, qui est au delĂ de ce qui doit se passer, qui est surprenant et qui nous prend au dĂ©pourvu. Chacun est face Ă son propre ressenti car la situation nâest en aucun cas conventionnelle. Pour eux, le thĂ©Ăątre est un espace de conditionnement et cette activation se sert de ces codes pour amener le public Ă vivre une conscience du conditionnement lui-mĂȘme.đ
Un travail passionnant qui se joue des codes prĂ©-Ă©tablis et qui ouvre des libertĂ©s de crĂ©ation infinies. Dâailleurs, leurs actions ne sâactivent pas uniquement dans les thĂ©Ăątres ou les galeries, mais aussi dans la ville⊠sur ce, je vous laisse le soin de fouiller par vous mĂȘme !
Site internet des artistes : http://www.lesgensduterpan.com/index.html
Vidéo de Parterre :
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