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🤲🤲🤲✋🤟👈FINEMENT CON💭 — 39

Jour 39

Par Marjorie

Parce que son parcours n'a été que dans les "à-côtés", parce qu'il dessine dans les marges et marche à l'envers, voici Allan Kaprow.


🕴 Artiste américain né le 23 août 1927, Allan Kaprow étudie la musique et l'art, il se consacre ensuite à la peinture, puis à la philosophie et enfin à l'histoire de l'art.


Kaprow est le créateur du happening -du verbe « to happen »: « se produire », « avoir lieu ». ▪️Le mot est employé en 1958 par l'artiste pour expliquer un rituel le mettant en scène et impliquant la participation du public. Le happening est l'héritier des provocations artistiques des artistes du dadaïsme et des expériences multidisciplinaires des artistes du surréalisme. ◾️ En 1961, il active Yard dans lequel il dispose des centaines de pneus dans l'espace, les visiteurs sont invités à se déplacer sur les piles et peuvent les réarranger à volonté. En rendant les éléments dynamiques par l’action du visiteur, l’environnement se présente comme une œuvre non figée, ouverte aux variations et loin de l'idée du « interdit de toucher aux œuvres».


Inspiré par ses maîtres (Cage et Duchamp) et par les diverses tendances de l'école de New York, il devient la tête de file de ceux qui rejettent toutes les idées reçues concernant l'art, au point d'effacer toutes les frontières entre art et non-art. Allan Kaprow défend l'idée de « l'art et la vie confondue ».

🕵️‍♀️ Sa participation à la Documenta 8 de Kassel en est un exemple. Le thème de celle-ci était les rapports entre l'art et la vie sociale. Il y avait des artistes écologistes, des artistes qui faisaient de la contestation politique, des artistes féministes, des artistes intéressés par le contexte social. Cela devenait de l'art pur, une sorte d'abstraction de la politique et de la contestation politique. Kaprow a donc voulu se placer dans les espaces décalés, quotidiens, et s'est donc livré à deux activités invisibles. ◼️ L'une d'elles consistait à demander à faire partie, habillé comme eux, de l'équipe des balayeurs qui intervenait à 5 heures du matin pour le nettoyage des salles. Ce qu'il a fait, et personne ne l'a remarqué. 🧹 Dans la deuxième activité, Kaprow installe un climat dans lequel il n'y a pas de public à proprement parlé mais des participants à l'action en cours, même s'ils ne sont pas au courant. Il a répandu des pièces de monnaie en Deutsche Mark juste à la sortie des caisses de la documenta avec un panneau : « Donnez ce que vous voulez, prenez ce que vous voulez. » ⬛️Aucun des visiteurs n'a osé marcher sur l'argent ni en prendre. Kaprow était assis là anonymement et personne ne l'a reconnu. Au bout d'un moment un étudiant que les spectateurs ont pris pour l'artiste a fait un discours sur Karl Marx et le Deutsche Mark puis a emporté tout l'argent.

« Un nouveau genre art-vie est apparu, reflétant à la fois les aspects artificiels de la vie quotidienne et les qualités proches de la vie créées par l'art. Par exemple, il était clair pour moi à quel point le fait de serrer la main est formel et culturel ; essayez de serrer une main cinq ou six fois au lieu de deux fois et vous causerez immédiatement de l'anxiété. »

Cette phrase est en lien avec ses Manœuvres, une partition pour deux personnes et une porte, une action pour jouer avec à nos conventions sociales. 🔲


Kaprow ouvre donc un champ sensible, joueur et subtil. Il nous fait voir les interstices dans lesquels nous avons une profonde liberté d'action. « Alors la principale question devient, non pas : ''Qui est contre nous ?'', mais : ''Qu'est ce qui peut être fait exactement à l'endroit où nous sommes ?'' Malheureusement, il n'y a nulle part ailleurs où aller. »


- Lien PDF de son livre "L'art et la vie confondus": http://riouxfrancois.com/…/Art_et_vie_confondus_AllanKaprow…


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