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đŸ€ČđŸ€ČđŸ€Čâœ‹đŸ€ŸđŸ‘FINEMENT CON💭 — 38

Jour 38⏱

Par ClĂ©mentđŸ”·

Parce que son oeuvre est aussi fulgurante qu’intemporelle, je vous prĂ©sente Yves Klein.

NĂ© Ă  Nice en 1923 de parents peintres, Yves Klein n’a pas forcĂ©ment pour ambition de devenir lui-mĂȘme artiste. Mais sa rencontre avec l’artiste Armand et le poĂšte Claude Pascal sur la cĂŽte d’Azur lors de cours de judo va considĂ©rablement changer sa vision du monde.đŸ””

En arrivant au Japon en 1953 pour passer sa ceinture noire (il deviendra le premier europĂ©en Ă  l’obtenir!) il dĂ©couvre un pays meurtri par la guerre et qui puise dans ses ressources spirituelles pour se reconstruire. Il se retrouve alors dans un endroit oĂč le vide est logique et qui prend mĂȘme un place prĂ©pondĂ©rante dans la culture.


đŸ””Dans les annĂ©es 50, une grande querelle fait rage dans le monde de l’art entre l’art abstrait (comme sa mĂšre) et l’art figuratif (comme son pĂšre). Il ne veut en choisir aucun des deux et a alors l’idĂ©e de la monochromie. Orange, vert, rose, or,
 jusqu’au bleu IKB (International Klein Blue) qui, pour lui, est la couleur du ciel et de la mer, quoi de plus concret, quoi de plus abstrait ? Quoi de plus spirituel ?

A la façon des ready-made de Duchamp, Yves Klein vient s’approprier le vivant, mais ce qui l’en sĂ©pare, c’est la charge qu’il donne Ă  son oeuvre. Il ne s’agit plus seulement d’un objet, mais d’une Ă©nergie, d’une expĂ©rience intellectuelle autant que physique.đŸ””

C’est donc en 1958 qu’il crĂ©e ce qu’il appellera par la suite exposition du vide Ă  la Galerie Iris Clert Ă  Paris et qui marque un tournant dans sa carriĂšre.đŸ”” Tout ce qui se trouve Ă  l’extĂ©rieur de la galerie est bleu : la devanture, les vitres, les cartons d’invitations et mĂȘme un cocktail bleu pour que les gens puissent imprĂ©gner la couleur jusque dans la moindre cellule de leur corps. A l’intĂ©rieur de la galerie, tout est peint en blanc, il dira « Tout sera blanc pour recevoir le climat pictural de la sensibilitĂ© du bleu immatĂ©rialisĂ© ».


đŸ””Peindre ne lui suffit plus. Il faut que l’énergie mĂȘme puisse laisser sa trace. Il faut que l’oeuvre dans sa rĂ©alisation Ă©nergique puisse ĂȘtre tĂ©moignĂ©e. Il se fait alors maĂźtre de cĂ©rĂ©monie devant un public conviĂ©, un orchestre joue pendant que, sous ses ordres, des femmes nues s’enduisent de peinture IKB et viennent marquer de leurs corps les toiles tendues. Ce sont les AnthropomĂ©tries. C’est un happening. L’artiste ne touche plus la matiĂšre, il ne touche plus l’oeuvre, seule sa voix, immatĂ©rielle, crĂ©e l’oeuvre.đŸ””

Klein, trĂšs Ă©lĂ©gant crĂ©Ă© un contraste avec les femmes nues qui se recouvrent de peinture. Bien que ces femmes objets ne soient pas « mal traitĂ©es », il n’en reste pas moins que cette position est avilissante pour la femme et se trouve ici une Ă©vidente contradiction entre la mĂ©thode de Klein et ses idĂ©aux universels.🔮


Toutefois, l’oeuvre de Klein, comme celle de Warhol dans le FINEMENT CON — 36, est annonciatrice du monde dans lequel nous vivons. Il montre, plus de 50 ans Ă  l’avance, ce que l’immatĂ©rialitĂ© poussĂ©e Ă  l’extrĂȘme peut ĂȘtre. Un monde oĂč le vide est Ă  vendre, oĂč le rĂȘve fait publicitĂ©, oĂč la charge Ă©motionnelle est plus importante que le reste, oĂč tout devient une expĂ©rience, mĂȘme se faire Ă©piler les dessous de bras. ⚫ (Une conclusion au poil!)



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